L’ancien chef du gouvernement thaïlandais rentre d’exil après avoir purgé une peine de prison

L’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra est rentré dans son pays mardi après 17 ans d’exil. M. Shinawatra, âgé de 74 ans, s’était enfui en 2008 pour éviter une peine de prison pour abus de pouvoir, deux ans après avoir été évincé par un coup d’État militaire.

Quelques heures après le retour de M. Shinawatra en Thaïlande, la Cour suprême du pays a rendu un avis selon lequel il devait purger une peine de huit ans d’emprisonnement. La peine de prison correspond à trois condamnations prononcées par contumace à l’encontre de l’ancien dirigeant.

Il a été reconnu coupable d’abus de pouvoir et de mauvaise conduite dans l’exercice de ses fonctions, d’avoir illégalement ordonné à une banque d’État d’accorder un prêt à l’étranger et d’avoir illégalement détenu des actions pour le compte de fiduciaires. Thaksin Shinawatra a toujours nié ces accusations, affirmant qu’il s’agissait d’une mise en scène visant à l’écarter du pouvoir.

Le jour même où Shinawatra est retourné en prison, le parti Pheu Thai a voté la nomination du magnat des affaires Srettha Thavisin au poste de premier ministre du pays. Le Pheu Thai a été fondé par Shinawatra. Srettha Thavisin doit maintenant se soumettre au vote du Parlement thaïlandais. On s’attend à ce qu’il remporte le scrutin et devienne le chef d’une coalition controversée qui comprend plusieurs partis pro-militaires du gouvernement sortant.

La Thaïlande est sans gouvernement depuis le mois de mars, aucun parti n’ayant réussi à obtenir un soutien suffisant au parlement. Le parti Move Forward, qui s’est présenté sur un programme anti-establishment et qui est considéré comme le vainqueur de l’élection, a été empêché par les législateurs conservateurs de nommer un chef de gouvernement.

Depuis lors, le Pheu Thai, qui a remporté cinq élections au cours des deux dernières décennies, a formé une alliance controversée avec deux partis soutenus par l’armée qui ont renversé le gouvernement de Shinawatra en 2006, puis celui de sa sœur Yingluck en 2014. Thaksin Shinawatra a donc nié avoir joué un rôle dans l’alliance du Pheu Thai avec les partis qui seraient normalement considérés comme ses ennemis, afin de permettre son retour au pays.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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