Le Danemark n’a pas la tâche facile alors que plusieurs nations puissantes se rendraient à Copenhague ce week-end pour assister à une réunion organisée par l’Ukraine. C’est ce qu’estime Isabel Bramsen, chercheuse sur la paix à l’Université de Lund en Suède.
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« Il peut être crucial que la réunion du côté danois soit bien pensée jusque dans les moindres détails », dit-elle.
« Il faut presque écrire un scénario avant la réunion, où l’on contacte toutes les parties pour avoir une idée de la position de chacun. Ensuite, il faut établir un plan pour savoir qui dit quoi et quand », ajoute-t-elle.
En tant que chercheuse, Isabel Bramsen a elle-même assisté à plusieurs négociations de paix et sait donc ce qui se passe en amont. Même s’il n’est pas prévu dans l’immédiat d’organiser de véritables négociations de paix à Copenhague, les préparatifs de la réunion s’en inspireront, dit-elle.
« Par exemple, il faut se demander si les parties doivent s’asseoir à une table ronde plutôt que carrée, afin qu’il ne soit pas évident qu’il y a deux parties qui se font face.
Le Financial Times a appris de sources anonymes que des représentants de pays importants qui n’ont pas encore condamné l’invasion russe y participent. Il s’agit notamment de l’Inde et de l’Afrique du Sud.
Plusieurs sources ont également confirmé à Berlingske que des invitations ont été envoyées à ce que le journal qualifie de réunion de paix. Politiken l’a également appris.
La Chine ne devrait pas participer à un niveau diplomatique élevé, a déclaré au Financial Times une personne au fait de la réunion. Mais il est possible qu’un fonctionnaire de niveau inférieur assiste à la réunion en tant qu’observateur. La Turquie est également mentionnée comme un participant possible.
Du jamais vu depuis Krag et Khrouchtchev
Selon Isabel Bramsen, il est très inhabituel que le Danemark soit désigné pour assumer un tel rôle lors d’une réunion diplomatique.
« Ce n’est pas quelque chose que le Danemark a fait au cours des 20 ou 30 dernières années », dit-elle.
« Il faut presque remonter à la guerre froide et à Jens Otto Krag, où le dirigeant de l’Union soviétique de l’époque, Nikita Khrouchtchev, est invité à prendre le thé et à manger des gâteaux dans sa maison mitoyenne.
De nombreuses raisons peuvent expliquer la désignation soudaine du Danemark. Entre autres, elle peut être due au fait que le Danemark a généralement été plus avancé sur le plan diplomatique sous le Premier ministre Mette Frederiksen (S), selon le chercheur.
« Mette Frederiksen et le ministre des affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen (M) sont tous deux des personnalités fortes qui tentent de se mettre davantage en avant. En tant que pays, vous êtes sélectionné pour le rôle, mais vous êtes aussi activement sur le terrain pour vous porter volontaire », déclare Isabel Bramsen.
Le fait que le Danemark soit pro-ukrainien n’est pas anodin, ajoute-t-elle.
Selon l’agence de presse AFP, de hauts responsables de la sécurité des États-Unis, de l’UE et des pays qui soutiennent l’Ukraine seront également présents. Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, devrait être envoyé à Copenhague, selon le Financial Times.
Outre le fait que la réunion portera sur l’Ukraine, son contenu exact n’est pas très clair. Mais le fait que ce soit Jake Sullivan et non le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui fasse le déplacement en dit long sur la nature de la réunion.
« Elle a davantage le caractère d’une réunion préparatoire que d’une réunion décisionnelle. Sinon, les États-Unis auraient envoyé Blinken », explique le chercheur.
Deux personnes rapportent au Financial Times que les principes de paix seront discutés dans un cadre informel. Toutefois, une autre personne déclare au même média qu’aucun résultat concret n’est attendu de la réunion.
