La Russie a testé avec succès un missile de longue portée à propulsion nucléaire et capable de transporter des armes nucléaires, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un long discours prononcé jeudi lors d’un événement annuel organisé par le groupe de réflexion Valdai.
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Le missile, appelé Burevestnik, peut atteindre des cibles situées à des milliers de kilomètres. Il peut transporter jusqu’à 10 têtes nucléaires. Poutine le qualifie d’inégalé.
C’est la première fois que le président russe confirme que la Russie a testé le nouveau missile. Il déclare également que la Russie a presque achevé les travaux sur un autre nouveau missile balistique, le Sarmat. Il s’agit d’un autre élément important de la nouvelle génération d’armes nucléaires russes.
Poutine a rappelé à plusieurs reprises au monde que la Russie est une puissance nucléaire, en particulier à la suite de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.
« Aucune personne saine d’esprit et dotée d’une bonne mémoire n’utilisera jamais d’armes nucléaires contre la Russie », a déclaré M. Poutine.
Si une telle attaque a lieu, « des centaines de nos missiles seront dans les airs afin que pas un seul ennemi n’ait une chance de survivre ».
Les essais nucléaires ne sont pas exclus
Depuis 1990, la Russie n’a pas procédé à des essais nucléaires impliquant des explosions nucléaires. Mais jeudi, M. Poutine n’exclut pas la possibilité d’un tel essai. Il souligne que les États-Unis ont certes signé le traité d’interdiction des essais nucléaires, mais qu’ils ne l’ont pas ratifié.
« Je ne suis pas prêt à dire si nous devons vraiment procéder à des essais ou non, mais il est théoriquement possible de se comporter de la même manière que les États-Unis », a déclaré M. Poutine.
Plusieurs faucons politiques russes ont suggéré de le faire pour envoyer un signal fort à l’Occident.
Dans son discours de jeudi, M. Poutine s’en est également pris à l’Europe, qu’il a accusée de laisser s’installer un nouveau rideau de fer sur le continent.
« L’Europe se sépare de nous et crée un nouveau rideau de fer », a-t-il déclaré, ajoutant que l’Occident voulait une nouvelle « suprématie ».
« L’Occident a toujours besoin d’un ennemi », déclare M. Poutine.
La mission de la Russie consiste désormais à « créer un nouvel ordre mondial ». Il doit s’agir d’une réponse à ce que Poutine considère comme la domination des États-Unis et d’autres pays occidentaux. Il réitère également son affirmation selon laquelle ce n’est pas la Russie qui a « déclenché une prétendue guerre en Ukraine ».
Critique l’enquête sur les explosions de Nord Stream
M. Poutine ne mentionne pas l’attaque de missiles russes dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, qui, selon les autorités ukrainiennes, a tué au moins 51 personnes jeudi. Elles ont été tuées lors d’un service commémoratif dans un village de 330 habitants.
Dans son discours, M. Poutine a également critiqué l’exclusion de la Russie de l’enquête sur les explosions qui ont touché le gazoduc Nord Stream dans la mer autour de Bornholm en septembre de l’année dernière, et a suggéré que les États-Unis avaient un rôle à jouer dans cette affaire :
« Les fournisseurs de gaz américains ont intérêt à ce que Nord Stream soit détruit ».
Poutine ajoute que, bien avant les explosions, le président américain Joe Biden s’était prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons de gaz par les principaux gazoducs.
