Dans un revirement politique, la banque centrale de Turquie augmente le taux d’intérêt de référence de 8,5 à 15 pour cent. Cette mesure vise à lutter contre l’inflation galopante dans le pays, selon l’agence de presse AFP jeudi.
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La décision a été prise lors de la première réunion sur les taux d’intérêt de la banque centrale après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan en mai. La hausse des taux était attendue car Erdogan a déjà signalé qu’il pourrait se diriger vers une politique économique plus traditionnelle.
Pendant un certain temps, la banque centrale a continué à réduire les taux d’intérêt malgré la hausse de l’inflation, contrairement à la politique économique conventionnelle. Aujourd’hui, la banque centrale fait entendre un nouveau son de cloche.
« La politique monétaire sera resserrée autant que nécessaire, de manière opportune et graduelle, jusqu’à ce qu’il y ait une amélioration marquée des prévisions d’inflation », déclare la banque.
La nomination de Mehmet Simsek au poste de ministre des finances dans le nouveau gouvernement d’Erdogan a notamment été perçue comme le signe d’une nouvelle ère en matière de politique économique.
La banque centrale est officiellement indépendante, mais elle est soumise à de fortes pressions politiques, souligne Allan Sørensen, économiste en chef de la Confédération de l’industrie danoise. M. Simsek, favorable au marché, a été respecté internationalement en tant que ministre des finances et vice-premier ministre de 2009 à 2018 et a depuis critiqué les politiques économiques peu orthodoxes d’Erdogan.
Selon l’agence de presse dpa, il s’agit de la première augmentation du taux d’intérêt de référence depuis plus de deux ans. Selon Allan Sørensen, il est grand temps.
« Les Turcs sont aux prises avec une inflation inimaginable. Les prix ont augmenté de 40 % au cours de l’année écoulée », déclare-t-il dans un commentaire écrit.
« Il n’est donc pas surprenant que les taux d’intérêt doivent augmenter. Ce qui est surprenant, cependant, c’est qu’ils aient commencé à réduire les taux d’intérêt dans une période d’inflation tonitruante ».
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