Le leader kurde emprisonné Selahattin Demirtas se retire de la vie politique en Turquie.
Il l’a annoncé jeudi après que son parti pro-kurde, le Parti démocratique des peuples (HDP), ait obtenu un résultat plus mauvais que prévu lors des élections de mai.
« Je m’excuse sincèrement auprès de notre peuple de ne pas avoir été capable de mener une politique digne de lui », déclare l’ancien dirigeant du HDP depuis la prison d’Edirne.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée au site d’information Artigercek.
« Je continue la lutte et je résiste depuis la prison comme tous mes camarades. Mais je me retire de la politique active en ce moment ».
Demirtas est emprisonné pour avoir diffusé de la propagande terroriste et insulté le président.
Bien qu’il soit en prison depuis 2016, il est une figure politique importante de la politique turque.
Malgré son emprisonnement, il envoie quotidiennement des messages sur Twitter à ses plus de deux millions d’abonnés.
Lors des dernières élections législatives de 2018, le HDP a obtenu 11,7 % des voix et est devenu le troisième parti de Turquie.
Lors des élections législatives de mai, les candidats du parti ne se sont pas présentés sous le nom du HDP car le parti est fermé par la Cour constitutionnelle turque.
Au lieu de cela, les candidats se sont présentés sous la bannière du Parti de la gauche verte (YSP), qui a obtenu 8,8 % des voix, ce qui en fait le troisième parti le plus important de l’élection.
Le HDP a recommandé à ses électeurs de voter pour Kemal Kilicdaroglu lorsqu’il a défié le Président Recep Tayyip Erdogan lors de l’élection présidentielle de mai.
Kilicdaroglu a obtenu 48 % des voix au second tour décisif, tandis qu’Erdogan a été réélu avec 52 % des voix.
Dans son discours de victoire, Erdogan a rejeté l’idée de libérer Demirtas, qu’il a qualifié de « terroriste ».
Demirtas s’est présenté aux élections présidentielles de 2018 en Turquie depuis sa cellule de prison. Il est arrivé en troisième position avec plus de quatre millions de voix.
En mars 2020, sa peine de prison de près de cinq ans a été prolongée de trois ans et demi. Cette peine a été prononcée pour avoir insulté le président Erdogan.
La Cour européenne des droits de l’homme a demandé à plusieurs reprises la libération de M. Demirtas.
