La police française enquête pour déterminer si la journaliste russe Marina Ovsjannikova, qui s’est fait connaître l’an dernier pour avoir protesté contre la guerre en Ukraine en direct à la télévision russe, a pu être victime d’un empoisonnement.
La journaliste, qui vit désormais en France, s’est sentie mal lorsqu’elle a ouvert la porte de son appartement à Paris et qu’elle a vu une poudre.
Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation Reporters sans frontières (RSF), basée à Paris, écrit que Mme Ovsjannikova s’est sentie mal dans la rue jeudi matin.
« Le parquet a ouvert une enquête pour suspicion d’empoisonnement », confirme-t-il sur X.
Il ajoute que jusqu’à présent, la présence d’un poison n’a pas été détectée.
La police a prélevé des échantillons au domicile du journaliste.
Le 14 mars dernier, le désormais ancien rédacteur en chef de la télévision russe a interrompu une émission d’information en direct en brandissant une pancarte devant la caméra dans le studio de la télévision à Moscou.
La pancarte disait : « Arrêtez la guerre, ne croyez pas la propagande, ils vous mentent ».
Mme Ovshannikova a été condamnée à une amende pour sa manifestation télévisée, qui a eu lieu moins de trois semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, dans le cadre d’une soi-disant « opération militaire spéciale ».
Mais elle a été à nouveau poursuivie quatre mois plus tard pour « diffusion délibérée de fausses informations sur les forces armées russes » lors d’une manifestation près du Kremlin en juillet de l’année dernière.
Elle y brandissait une affiche qualifiant le président Vladimir Poutine de « meurtrier » et ses soldats de « fascistes ».
La semaine dernière, un tribunal russe a condamné Mme Ovsjannikova à huit ans et demi de prison pour cette manifestation.
Elle a été condamnée par contumace.