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L’herbicide controversé glyphosate, qui est un ingrédient actif dans les désherbants tels que le Roundup, sera autorisé par la Commission européenne pour dix années supplémentaires. C’est ce qu’a annoncé la Commission européenne à Bruxelles jeudi.
Jusqu’à présent, les pays de l’UE n’ont pas été en mesure d’adopter une position claire sur la question.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a conclu en 2015 que le glyphosate pouvait être cancérigène, ce que contestent notamment l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
Le 15 juin dernier, un nouveau rapport sur l’herbicide a été envoyé aux autorités européennes. Le résumé de ce rapport de 11 000 pages indique que le glyphosate n’est pas cancérigène.
Le glyphosate est efficace contre un très grand nombre d’espèces. Il est absorbé par les feuilles et autres parties vertes des plantes.
Torben Hansen, président des producteurs de plantes du Conseil danois de l’agriculture et de l’alimentation, se réjouit de cette extension :
« Il s’agit d’une décision très importante et, d’un point de vue professionnel et scientifique, c’est la seule qui vaille. Le système de l’UE a procédé à une évaluation approfondie et la Commission européenne a conclu qu’il n’existait aucune preuve permettant de classer le glyphosate comme cancérogène. Je suis heureux que le Danemark ait pris les devants et qu’en tant qu’industrie, nous ayons montré notre volonté de parvenir à une utilisation raisonnable et équilibrée. Entre autres, par le biais du plan d’action du secteur agricole à partir de 2021 », déclare-t-il.
Les organisations de défense de l’environnement se sont opposées à une nouvelle autorisation, estimant que le produit est nocif à la fois pour l’homme et pour la nature.
La société Bayer, à l’origine du glyphosate, affirme que le produit est utilisé dans l’agriculture depuis des décennies et que des études prouvent qu’il n’est pas nocif.
Les litiges concernant le glyphosate ont affecté Bayer depuis que la société a acquis la marque en 2018 dans le cadre de l’acquisition de la société agricole Monsanto pour un montant de 63 milliards de dollars.
Le conglomérat allemand a déclaré à plusieurs reprises que des décennies d’études ont montré que le Roundup et son ingrédient actif, le glyphosate, sont sans danger pour les humains.
Pourtant, l’entreprise a perdu des milliards de dollars en dommages et intérêts devant les tribunaux. En 2020, Bayer a réglé la majorité des procès intentés contre elle pour un montant total pouvant atteindre 10,9 milliards de dollars.
Cependant, l’entreprise est toujours impliquée dans 40 000 affaires différentes liées au Roundup qui n’ont pas encore été réglées.
Bayer a déjà tenté en vain d’obtenir de la Cour suprême des États-Unis qu’elle statue que les plaignants ne peuvent pas la poursuivre en vertu de la législation de l’État.
