Les pays de l’UE doivent cesser de prendre des gants et renvoyer rapidement les demandeurs d’asile dangereux qui ont été déboutés. Et si nécessaire, par la force. Tel est le message de la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson.
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Jeudi, elle participera à une réunion des ministres de la justice et des affaires intérieures de l’UE à Luxembourg. La réunion portera sur les moyens de renforcer la sécurité intérieure dans l’UE à la suite des deux attentats perpétrés dans la ville française d’Arras et dans la capitale belge, Bruxelles.
« Pour moi, il est particulièrement important que les personnes susceptibles de constituer une menace pour la sécurité de nos citoyens et de l’UE soient renvoyées de force et immédiatement », a déclaré Ylva Johansson.
Les deux attentats sont qualifiés de terroristes par les autorités. Et dans les deux cas, les auteurs présumés sont des personnes qui, selon les critiques, auraient dû être renvoyées bien avant de tuer des civils.
« Nous devons intensifier nos efforts pour renvoyer ceux qui n’ont pas le droit de rester dans l’UE », a déclaré la commissaire européenne Ylva Johansson.
« Nous avons déjà fait beaucoup. Cette année, le nombre de rapatriements a augmenté de 20 %. Nous renvoyons donc plus de personnes chez elles aujourd’hui. Mais il reste encore beaucoup à faire.
L’auteur présumé de l’attentat perpétré lundi à Bruxelles, où deux Suédois ont été tués avant un match de football entre la Belgique et la Suède, est un Tunisien de 45 ans. Il avait déjà demandé l’asile en Belgique, mais sa demande avait été rejetée en 2020.
Vendredi, dans une école de la ville française d’Arras, un enseignant a été tué lors d’une attaque au couteau. L’agresseur présumé était originaire de la République russe d’Ingouchie.
Sa famille avait été déboutée du droit d’asile en France et avait été transférée en 2014 à l’aéroport Charles de Gaulle pour être renvoyée en Russie.
Mais selon le journal Le Monde, les services du ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, ont finalement permis à la famille de rester en France.
Accords avec de nombreux pays
Les pays de l’UE ont la possibilité de renvoyer les demandeurs d’asile déboutés si les pays d’accueil sont prêts à les accepter. Ylva Johansson estime que les pays de l’UE n’utilisent pas suffisamment cette option.
« Le retour fonctionne avec de nombreux pays. Cela fait quatre ans que je me concentre sur ce sujet et des progrès ont été réalisés avec de nombreux pays », déclare Ylva Johansson.
Elle souligne que de nouveaux accords ont été conclus avec succès parce que l’UE dit maintenant aux pays tiers qu’ils verront leur accès aux visas pour l’UE limité s’ils ne coopèrent pas à l’accueil de leurs propres citoyens.
« Aujourd’hui, nous avons donc une meilleure coopération avec des pays comme l’Irak, le Bangladesh et le Sénégal », explique Ylva Johansson :
« Nous devons maintenant continuer à travailler sur les deux fronts. Nous devons maintenant continuer à travailler sur les deux fronts, à la fois pour amener les pays tiers à accepter leurs propres citoyens et, du côté de l’UE, pour combler les lacunes et renvoyer plus rapidement les demandeurs d’asile déboutés dans leur pays d’origine.
La Commission européenne fait également pression sur le Parlement européen pour qu’il approuve une nouvelle législation visant à faciliter le renvoi des demandeurs d’asile déboutés.
« La directive sur le retour est un élément clé. Nous attendons du Parlement européen qu’il nous permette de renvoyer rapidement les personnes dont on estime qu’elles représentent une menace », a déclaré Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne :
« Ils devraient pouvoir être renvoyés sans période de retour volontaire préalable. C’est le dernier élément dont nous avons besoin dans la lutte contre le terrorisme. Il est temps de le mettre en place ».
