Un drone militaire nigérian a accidentellement frappé un village dans le nord-ouest du pays dimanche, tuant plusieurs dizaines de civils qui célébraient une fête musulmane, selon l’armée, les autorités locales et les habitants.
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Les forces armées nigérianes ont souvent recours aux frappes aériennes dans leur lutte contre les milices dites criminelles dans le nord-ouest et le nord-est du pays, où les djihadistes mènent un conflit qui dure depuis 14 ans.
L’armée n’a pas donné de détails ni de bilan après que le drone a frappé dimanche en fin de journée le village de Tudun Biri, situé dans l’État de Kaduna. Cependant, les habitants du village affirment que des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées. Les autorités locales font également état de morts.
« Des fidèles musulmans qui suivaient le Maulud ont été tués par erreur et de nombreux autres ont été blessés à la suite d’une attaque de drone militaire qui visait des terroristes et des criminels », déclare Uba Said, gouverneur de Kaduna.
Il a demandé l’ouverture d’une enquête sur l’incident.
« Nous avons enterré 85 personnes qui ont été tuées dans le bombardement », déclare Idris Dahiru, un habitant de la région dont des membres de la famille figurent parmi les morts.
Il ajoute que plus de 60 blessés sont soignés dans un hôpital.
« J’étais à l’intérieur des maisons lorsque la première bombe est tombée. Nous nous sommes précipités sur les lieux pour aider ceux qui avaient été touchés, puis une autre bombe est tombée », poursuit-il :
« Ma tante, la femme de mon frère et ses six enfants, les femmes de mes quatre frères figurent parmi les morts. Toute la famille de mon frère aîné est morte, à l’exception de son fils en bas âge qui a survécu.
L’armée a déjà bombardé des civils par erreur
De nombreux blessés ont également été transportés dans un hôpital universitaire de Kaduna, la capitale de l’État, a déclaré le commissaire à la sécurité de l’État, Samuel Aruwan, à l’issue d’une réunion avec le personnel de l’armée et les responsables locaux. Il affirme que l’attaque a « tué plusieurs personnes et en a blessé d’autres », sans donner de chiffres.
Selon l’armée, il s’agissait d’une mission de routine contre des milices qui « a touché des citoyens par inadvertance ».
Les milices – connues localement sous le nom de bandits – terrorisent depuis longtemps certaines régions du nord-ouest du Nigeria. Opérant à partir de bases situées au cœur des forêts, elles attaquent les villages pour les piller et kidnapper les habitants en vue d’obtenir une rançon. Dans le nord-est du pays, les djihadistes ont depuis longtemps été repoussés des territoires qu’ils occupaient au plus fort du conflit. Les combats se poursuivent dans la région. Plus de 40 000 personnes ont été tuées et deux millions déplacées depuis 2009.
Les attaques à la bombe menées par l’armée nigériane ont déjà coûté la vie à des civils par le passé. Au moins 20 pêcheurs ont été tués et plusieurs blessés en septembre 2021 après que l’armée les ait pris pour des militants.
