Ee câble de télécommunications entre la Suède et l’Estonie a été endommagé, a annoncé le gouvernement suédois lors d’une conférence de presse mardi après-midi.
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Il y a un peu plus d’une semaine, un gazoduc et un câble de données entre la Finlande et l’Estonie ont également été endommagés dans la mer Baltique.
Pour l’instant, le gouvernement suédois n’est pas en mesure de dire s’il existe un lien.
Nous ne savons pas à quoi sont dus ces dommages
Pål Jonsson, ministre suédois de la Défense
« Nous ne savons pas ce qui a causé ces dommages, mais nous ne pouvons rien exclure », a déclaré le ministre suédois de la défense, Pål Jonsson, lors de la conférence de presse.
L’avarie ne s’est pas produite dans les eaux territoriales suédoises ou dans la zone dite économique de la Suède et, selon le ministre suédois de la défense, le câble n’est que partiellement endommagé, ce qui signifie qu’il n’y a pas eu de perte de production. Cela signifie également que les autorités suédoises ont mis du temps à découvrir l’avarie.
Un modèle frappant
Néanmoins, un schéma frappant est en train d’émerger. L’année dernière, les gazoducs Nord Stream au large de Bornholm ont fait l’objet d’un sabotage. La semaine dernière, le gazoduc Balticconnector et un câble de données entre la Finlande et l’Estonie ont été endommagés dans la mer Baltique et, plus récemment, un câble de télécommunications entre la Suède et l’Estonie a été touché.
Dans les trois cas, les autorités suédoises, finlandaises, estoniennes et danoises se sont montrées très réticentes à suggérer qui pourrait avoir causé les dommages. On ne sait pas non plus exactement ce qui a causé les dégâts.
Outre la coïncidence temporelle et géographique, il est difficile d’ignorer le fait que la Finlande a rejoint l’OTAN l’année dernière et que la Suède est sur le point d’adhérer à l’alliance de défense, tandis que l’Estonie et le Danemark ont été de fervents partisans de la lutte de l’Ukraine contre la Russie.
Le Premier ministre estonien, Kaja Kallas, est reconnu comme l’un des critiques européens les plus sévères du président russe Vladimir Poutine.
En outre, vendredi dernier, la Suède a accueilli sur l’île de Gotland une réunion avec les dirigeants de la Force expéditionnaire commune de coopération en matière de défense, composée du Danemark, de la Finlande, de l’Estonie, de l’Islande, de la Lettonie, de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Suède et de la Norvège. Cette coopération est particulièrement axée sur la sécurité en Europe du Nord.
Parmi les sujets abordés par les dirigeants figurent les cybermenaces et la nécessité pour les pays de mieux protéger les nombreux tuyaux, câbles et fils qui reposent sur les fonds marins et qui constituent, par exemple, une part importante de l’approvisionnement en énergie et de la communication de données des pays.
John Granlund, journaliste spécialisé dans la sécurité pour la chaîne suédoise SVT, souligne que la Suède se trouve aujourd’hui dans la même situation que la Finlande et l’Estonie en particulier.
Le câble le plus récemment touché assure la communication entre l’Estonie et la Suède.
« Il existe un grand nombre de câbles à fibres optiques de ce type. Il s’agit donc d’une infrastructure importante dont nous dépendons tous », ajoute-t-il.
Situation tendue
Bien que les autorités des pays nordiques et baltes se soient abstenues d’accuser la Russie en particulier d’être à l’origine des récents incidents, les actes de sabotage présumés signifient que la situation en matière de sécurité dans la région de la mer Baltique est devenue nettement plus tendue.
Selon le journal finlandais Hufvudstadsbladet, le Premier ministre estonien Kaja Kallas a déclaré lors d’une réunion à Gotland vendredi dernier que si les dommages causés au gazoduc et au câble de données entre la Finlande et l’Estonie la semaine dernière s’avéraient être des actes de sabotage, il existait un plan d’action.
« La réponse sera forte », a déclaré Kaja Kallas.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a tenu des propos similaires mercredi après s’être entretenu de l’incident avec les dirigeants politiques de l’Estonie et de la Finlande.
« Il est important d’enquêter sur ce qui s’est passé et sur la manière dont cela s’est passé. S’il s’avère qu’il s’agit d’une attaque délibérée contre une infrastructure critique de l’OTAN, c’est évidemment grave. Dans ce cas, une réponse unie et décisive sera apportée », a-t-il déclaré.
