Il reste apparemment encore du chemin à parcourir avant que la Suède ne soit admise au sein de l’OTAN.
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Dans une récente interview, le chef du parti nationaliste MHP, qui soutient le gouvernement turc, présente un certain nombre de conditions qui doivent être remplies avant que l’adhésion de la Suède à l’alliance militaire occidentale puisse être envisagée.
Ce qui est peut-être le plus frappant, c’est que le leader du MHP, Devlet Bahceli, exige une « paix permanente » entre Israël et les Palestiniens. C’est ce qui ressort d’une interview accordée au journal turc Türkgün, selon Bloomberg.
« Si une paix permanente est instaurée entre Israël et la Palestine et qu’un Etat palestinien indépendant est reconnu, si Israël accepte de payer des réparations de guerre et si Netanyahu est traduit en justice à La Haye, alors nous dirons oui à l’adhésion de la Suède à l’OTAN », a déclaré le dirigeant du MHP, M. Bahceli.
Paul Levin, directeur de l’Institut d’études sur la Turquie à l’université de Stockholm, considère cette déclaration comme un signe de fissures dans l’alliance qui soutient le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan.
Le parti au pouvoir, l’AKP d’Erdogan, a besoin des 50 voix du MHP au Parlement pour ratifier l’adhésion de la Suède.
M. Levin explique qu’il existe un désaccord entre le MHP et l’AKP après la formation du dernier gouvernement d’Erdogan cet été. Cela a affecté un ministre de l’intérieur ayant des liens avec le MHP. En outre, il y a des désaccords sur les mesures de lutte contre la criminalité, explique M. Levin.
Dans le même temps, il est impopulaire de soutenir la Suède, alors qu’il est possible de gagner des voix sur la question de Gaza, explique-t-il. Bien que le lien puisse sembler illogique, il est donc « politiquement judicieux », estime M. Levin.
Seules la Hongrie et la Turquie doivent encore ratifier l’adhésion de la Suède.
La Turquie reproche depuis longtemps à la Suède de ne pas en faire assez pour endiguer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’UE.
Cependant, lors du sommet de l’OTAN à Vilnius cet été, Erdogan a accepté que la Suède rejoigne l’Alliance. Mais dans les mois qui ont suivi, l’approbation a été lente à venir.
Le 16 novembre, la commission turque des affaires étrangères a reporté sa décision sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN. La ratification doit également être approuvée par l’ensemble du Parlement, puis par Erdogan avant d’être envoyée à Washington D.C.
Les candidatures finlandaise et suédoise ont été déposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février de l’année dernière.
L’OTAN compte aujourd’hui 31 États membres. Le Danemark est l’un des 12 premiers États membres de 1949.
