Sisi obtient comme prévu un troisième mandat présidentiel en Égypte

Cet article a été mis à jour à 18:45.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a été réélu comme prévu, a annoncé lundi l’autorité électorale du pays.

Avec 89,6 % des voix, M. al-Sisi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et s’est assuré le soutien des électeurs pour son troisième mandat après avoir accédé au pouvoir il y a 10 ans à la suite d’un coup d’État contre le président démocratiquement élu Mohamed Mursi.

Dans un discours de victoire prononcé lundi, M. Sisi a expliqué que les électeurs s’opposaient à la « guerre inhumaine » dans la bande de Gaza, qui borde l’Égypte.

« Les Égyptiens ont fait la queue non seulement pour élire leur président pour le prochain mandat, mais aussi pour exprimer au monde entier leur rejet de cette guerre inhumaine », a déclaré le président.

La victoire de M. Sisi était considérée comme acquise.

« Il n’y avait pas le choix. Sisi a utilisé l’ensemble de l’appareil d’État et des services de sécurité pour s’assurer qu’aucun adversaire sérieux ne se présenterait », déclare Hossam Bahgat, directeur de l’ONG Egyptian Initiative for Personal Rights (Initiative égyptienne pour les droits de l’homme).

« Comme la dernière fois, il a trié sur le volet ses opposants, qui n’ont fait que prétendre se présenter contre le président. Ils n’ont pas ou peu critiqué ses politiques désastreuses », ajoute-t-il.

Sisi était opposé à trois autres candidats, dont aucun n’est particulièrement connu. Le gauchiste Ahmed el-Tantawy, le challenger le plus en vue, a suspendu sa campagne en octobre. Il a expliqué que des fonctionnaires et des criminels l’avaient harcelé, lui et ses partisans, et l’avaient empêché d’obtenir le nombre requis de déclarations de soutien. Les autorités électorales nient ces faits.

Un certain nombre d’événements majeurs ont éclipsé l’élection présidentielle. Il s’agit notamment de la crise économique en Égypte et de la guerre à Gaza. La crise économique a entraîné une inflation galopante, proche de 40 %.

Parallèlement, la situation à Gaza, qui borde la péninsule du Sinaï en Égypte, suscite des inquiétudes. Selon le président de l’autorité électorale égyptienne, Hazem Badawy, le taux de participation a atteint 66,8 % des 67 millions d’électeurs égyptiens, ce qui est sans précédent.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

Partagez votre avis