Réunion secrète de diplomates de l’ONU sur les talibans

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, rencontrera lundi des diplomates internationaux dans un lieu tenu secret à Doha pour discuter de l’évolution de plus en plus désespérée de la situation en Afghanistan, où le régime des talibans a créé la plus grande catastrophe humanitaire au monde.

M. Guterres et le système des Nations Unies ont été placés dans un dilemme difficile par la répression des Talibans à l’encontre des filles et des femmes, qui sont tenues à l’écart de l’éducation et du travail. Elles ne sont même pas autorisées à aider les organisations humanitaires de l’ONU.

Richard Gowan, expert de l’ONU à l’International Crisis Group, déclare que l’ONU est « prise au piège en Afghanistan ».

« Guterres doit essayer de dénouer un nœud très difficile. Il doit s’assurer que l’aide d’urgence continue d’arriver aux Afghans, même si la répression des Talibans à l’encontre des femmes rend presque impossible l’action de l’ONU dans le pays », déclare M. Gowan.

85 % de la population afghane vit dans la pauvreté sous le régime des talibans et les difficultés sont aggravées par l’exclusion des femmes du marché du travail. C’est ce qu’affirme le Fonds de développement des Nations Unies (PNUD) dans un nouveau rapport.

Les talibans, qui ont pris le pouvoir en Afghanistan en août 2021, ne participeront pas aux réunions de Doha, qui rassembleront les représentants d’environ 25 pays et organisations internationales. C’est ce qu’indiquent des diplomates à l’AFP.

A l’approche des réunions, un petit groupe de femmes a organisé samedi à Kaboul une action de protestation contre toute reconnaissance étrangère du régime taliban.

« Le porte-parole du département d’État américain, Vedant Patel, a déclaré qu’il était totalement hors de question de reconnaître les talibans.

L’ONU a refusé de préciser où se déroulera la réunion à Doha, la capitale du Qatar. Il n’a pas non plus été précisé qui y participera en plus de M. Guterres.

L’ONU a souligné à plusieurs reprises qu’elle était confrontée à un « choix terrible » entre se retirer de l’Afghanistan en raison des conditions de vie ou poursuivre une opération d’aide d’urgence dans des conditions extrêmes.

Environ 34 millions d’Afghans, sur un total estimé à 40 millions, sont confrontés à des conditions de vie de plus en plus précaires. L’Afghanistan, sous le régime des talibans, est le pays le plus oppressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes, a déclaré l’ONU à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

Le dernier rapport du PNUD montre que 80 000 ménages afghans sont contraints de marier leurs filles plus tôt que prévu pour survivre à la pauvreté.

Les Afghans sont également contraints de vendre leurs maisons, leurs terres et d’autres biens qui pourraient leur fournir un revenu vital.

Le rapport décrit comment l’économie afghane s’est effondrée de 20,7 % après la prise du pouvoir par les talibans en 2021, faisant de l’Afghanistan l’un des pays les plus pauvres du monde.

/ritzau/AFP

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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