La Russie doit cesser d’envoyer des demandeurs d’asile à la frontière avec la Finlande, qui accuse son pays voisin de commettre ce qui s’apparente à une « attaque hybride », a déclaré le Premier ministre finlandais Petteri Orpo lors d’une conférence de presse vendredi :
« Nous voulons envoyer un signal clair à la Russie : cela doit cesser », a-t-il déclaré.
« À ce stade, il ne s’agit pas d’une question de demandeurs d’asile. Il s’agit d’une attaque hybride et de la sécurité nationale », a-t-il ajouté.
La Finlande a fermé tous les postes-frontières avec la Russie, sauf un, après l’arrivée de plus de 800 migrants originaires d’Afghanistan, du Kenya, du Maroc, du Pakistan, de Somalie, de Syrie et du Yémen au cours des dernières semaines. Selon les gardes-frontières finlandais, il n’y en avait auparavant qu’un par jour en moyenne.
La Finlande accuse la Russie d’avoir envoyé les demandeurs d’asile à la frontière en représailles à son adhésion à l’alliance de défense de l’OTAN au début de cette année.
Le Médiateur s’inquiète
La frontière entre la Finlande et la Russie s’étend sur un total de 1 340 kilomètres. Seul le poste frontière de Raja-Jooseppi en Laponie n’a pas été fermé. Toutefois, selon le ministre de l’intérieur Mari Rantanen, il n’est pas improbable que l’accès soit également bloqué à ce poste.
« Si nécessaire, il est possible de fermer l’ensemble de la frontière orientale », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le Médiateur finlandais s’est inquiété du fait que la fermeture de facto de la frontière en raison de l’éloignement de Raja-Jooseppi risque de violer le droit d’asile.
« S’il n’y a pas d’accès réel ou effectif à la procédure d’asile, il y a un risque évident de violation de l’interdiction des expulsions et des expulsions massives », peut-on lire dans un message publié sur le site de médias sociaux X.
Les gardes-frontières finlandais comptent sur l’aide de l’agence européenne Frontex pour surveiller la frontière.