L’ONU signale la présence de femmes et d’enfants dans un charnier au Soudan

Le conflit au Soudan entre l’armée gouvernementale et la force paramilitaire de soutien rapide (RSF) semble à nouveau entraîner le meurtre de civils, selon les Nations Unies. Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré jeudi qu’il avait connaissance d’une fosse commune dans laquelle au moins 87 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été enterrées dans l’ouest du Soudan. Selon le bureau de l’ONU, il existe également des preuves crédibles que les forces de sécurité soudanaises sont responsables de la présence des corps dans la fosse commune.

« Je condamne fermement le meurtre de civils et d’individus hors de combat (terme désignant les soldats blessés ou souffrant d’une incapacité quelconque, ndlr) », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk.

« Je suis en outre consterné par le traitement insensible et irrespectueux des personnes décédées, de leurs familles et de leurs communautés », ajoute-t-il.

La fosse commune a été découverte dans la partie occidentale de la région du Darfour, l’une des zones au centre du conflit militaire entre le gouvernement soudanais et le RSF, qui est issu d’une milice arabe et est allié à d’autres milices arabes plus petites. Des combats ont eu lieu notamment près de la ville d’El Geneina.

Le conflit dure depuis le mois d’avril. Selon Reuters, les meurtres de groupes ethniques spécifiques se sont multipliés ces dernières semaines. Le dernier charnier en date a été celui des Masalit, un peuple non arabe de l’ouest du Soudan et de l’est du Tchad.

Selon l’ONU, plusieurs des corps ont été abattus à bout portant. D’autres sont morts parce que leurs blessures n’ont pas été soignées. Les habitants ont été contraints de se débarrasser des corps, selon l’ONU. Il n’est pas possible d’estimer exactement la proportion des morts parmi le peuple Masalit, a déclaré un porte-parole de l’ONU à Reuters.

Le massacre de certains groupes ethniques rappelle les massacres qui ont eu lieu dans la région du Darfour en 2003. Dans ce cas, c’est le prédécesseur de la RSF, la milice Janjaweed, qui a brutalement réprimé une rébellion au nom du régime. La rébellion était principalement composée de groupes non arabes de la région. Environ 300 000 personnes ont perdu la vie dans ce conflit à l’époque.

Depuis lors, le FSR et le régime soudanais sont à couteaux tirés. Aujourd’hui, ils s’affrontent, notamment au Darfour et autour des villes de Khartoum, la capitale, et d’Omdurman, la plus grande ville du pays.

Cependant, il a été rapporté dans le passé que la vieille inimitié entre le RSF et les groupes de population non arabes au Darfour n’a pas été oubliée. Par exemple, il a été rapporté que les forces du RSF avaient attaqué des Masalit qui tentaient de fuir vers le Tchad.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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