Les experts de l’ONU deux ans après la chute de Kaboul : Les promesses d’un nouveau Taliban étaient fausses

Les talibans se sont révélés au moins aussi néfastes pour le peuple et la société afghans que ce que l’on craignait. Les promesses selon lesquelles le mouvement se serait réformé lorsqu’il a pris le pouvoir en Afghanistan il y a exactement deux ans se sont révélées fausses.

Telle est la conclusion d’un certain nombre d’experts des droits de l’homme des Nations unies dans une déclaration publiée par les Nations unies à l’occasion du deuxième anniversaire de la prise du pouvoir.

« Il y a deux ans, les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan. Depuis lors, ils ont imposé au peuple afghan des politiques qui ont abouti à une abrogation soutenue, systématique et choquante de nombreux droits de l’homme, y compris le droit à l’éducation et au travail et le droit à la liberté d’expression et de réunion », écrivent les experts de l’ONU dans la déclaration.

Les femmes et les filles, les minorités ethniques et religieuses, les personnes handicapées et les homosexuels figurent parmi les groupes les plus touchés, selon l’ONU. En particulier, le traitement des filles et des femmes par les talibans a fait la une des journaux depuis la rapide montée au pouvoir du mouvement.

« Malgré les assurances données par les autorités talibanes de facto selon lesquelles toutes les restrictions, notamment en matière d’accès à l’éducation, seraient temporaires, la réalité a montré un système intensifié, systématique et global de ségrégation, de marginalisation et de persécution », écrit l’ONU :

Le concept de « talibans réformés » s’est avéré erroné.

Les experts soulignent que les talibans ont promis, après leur arrivée au pouvoir, que le mouvement accorderait, entre autres, aux filles et aux femmes davantage de droits que lorsque les talibans étaient au pouvoir en Afghanistan dans les années 1990. Or, c’est loin d’être le cas.

Les talibans ont privé les filles et les femmes afghanes de la possibilité d’aller au lycée et d’étudier à l’université. Selon l’ONU, les autorités de plusieurs provinces ont récemment interdit aux filles de plus de 10 ans d’aller à l’école. En outre, le mouvement a interdit aux femmes afghanes de travailler pour des organisations afghanes et étrangères. Les salons de beauté ont également été interdits et de nombreux postes publics ne sont plus accessibles aux femmes.

Selon les experts en droits de l’homme, l’oppression des filles et des femmes s’est aggravée cette année par rapport à l’année dernière. Selon l’ONU, le traitement des filles et des femmes par les talibans peut être assimilé à de la persécution et à des crimes contre l’humanité.

Après 20 ans de présence en Afghanistan, le président Joe Biden a annoncé au printemps 2021 que les États-Unis retireraient leurs dernières forces d’Afghanistan d’ici le 11 septembre. Le 15 août, le mouvement s’empare de la capitale afghane, Kaboul, et le président Ashraf Ghani, alors soutenu par l’Occident, fuit le pays.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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