Le lauréat iranien du prix Nobel entame une grève de la faim pour défendre les droits des femmes

Cet article a été mis à jour à 20.21.

La lauréate iranienne du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, a entamé une grève de la faim depuis la prison d’Evin en Iran, a déclaré sa famille dans un communiqué lundi, selon l’agence de presse AFP.

Mme Mohammadi a entamé une grève de la faim pour protester contre l’absence de soins médicaux pour elle et d’autres détenues de la prison et dans le cadre de son combat pour les droits des femmes en Iran.

La présidente du Comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, appelle dans une déclaration les autorités iraniennes à fournir à Mme Mohammadi et aux autres femmes emprisonnées le traitement médical dont elles ont besoin. Le Comité Nobel déclare également que l’obligation faite aux prisonnières de porter le djihad pour recevoir un traitement hospitalier est « inhumaine » et « moralement inacceptable ».

Mme Mohammadi s’est déjà vu refuser des soins médicaux parce qu’elle refusait de porter le hijab, vêtement obligatoire pour les femmes en Iran depuis la révolution de 1979.

Pour cette raison, la prison n’a pas transféré Mohammadi dans un hôpital, bien qu’elle souffre de problèmes cardiaques et pulmonaires.

« Dans un message provenant de la prison d’Evin, Narges Mohammadi a informé aujourd’hui sa famille qu’elle avait entamé une grève de la faim il y a quelques heures. Nous sommes préoccupés par le bien-être physique et la santé de Narges Mohammadi », a déclaré sa famille dans le communiqué.

Dans la déclaration, sa famille indique également qu’elle a un besoin urgent d’être soignée en dehors de la prison.

« La République islamique est responsable de ce qui est arrivé à notre bien-aimée Narges. Depuis une semaine, elle lui refuse les soins médicaux dont elle a besoin », a déclaré la famille dans le communiqué.

En octobre, Mme Mohammadi a reçu le prix Nobel de la paix pour sa lutte en faveur des droits des femmes en Iran. À l’époque, elle était emprisonnée en Iran après avoir été condamnée en 2022 à huit ans de prison et 74 coups de fouet. La peine a depuis été alourdie. Outre la peine de prison qu’elle purge actuellement, elle a déjà été emprisonnée à plusieurs reprises par le régime clérical iranien.

Mme Mohammadi est active au sein de l’organisation iranienne Defenders of Human Rights, qui aide notamment les prisonniers politiques à obtenir l’assistance d’avocats. Elle est également l’une des fondatrices du Conseil national iranien pour la paix, qui regroupe des écrivains, des artistes, des avocats et des militants.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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