Le lauréat du prix Nobel Dmitry Muratov quitte temporairement ses fonctions de rédacteur en chef du journal russe indépendant Novaya Gazeta.
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Le journal l’a annoncé lundi, selon l’agence de presse Reuters.
Ce rapport intervient après que le ministère russe de la justice a qualifié vendredi M. Muratov d' »agent étranger ».
Il a fait appel de la décision et a démissionné de son poste de rédacteur en chef jusqu’à ce qu’un tribunal se prononce sur l’affaire.
« Muratov est en désaccord catégorique avec la décision du ministère de la Justice et a engagé une action en justice, écrit Novaya Gazeta dans un communiqué.
« A sa demande, la direction de la rédaction suspendra Dmitry Muratov en tant que rédacteur en chef pour la durée de l’affaire.
Un autre rédacteur en chef a été nommé, poursuit le communiqué.
Le journal ajoute qu’il pense que les autorités russes ont qualifié M. Muratov d' »agent étranger » en raison de ses opinions et de ses points de vue.
Un grand nombre d’ONG et de médias en Russie ont été étiquetés de la même manière. C’est particulièrement vrai pour les organisations de défense des droits de l’homme, les critiques ou les autres personnes travaillant sur des questions que le gouvernement n’apprécie pas.
L’une des conséquences est que vous êtes tenu de divulguer la manière dont vous financez votre travail. Toutes vos publications – y compris les messages sur les réseaux sociaux – seront également marquées d’une étiquette spéciale.
Le ministère russe de la Justice affirme que M. Muratov a « utilisé des plateformes étrangères pour diffuser des opinions visant à former une attitude négative à l’égard de la politique étrangère et intérieure de la Russie ».
M. Muratov a reçu le prix Nobel de la paix 2021 pour son travail et sa lutte en faveur de la liberté d’expression en Russie. Il partage le prix avec Maria Ressa des Philippines.
Muratov a ensuite vendu aux enchères sa médaille Nobel et a fait don du produit de la vente aux enfants ukrainiens déplacés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Novaya Gazeta s’est vu retirer sa licence de publication en Russie en novembre de l’année dernière.
Elle a toutefois lancé une version européenne du journal, publiée à partir d’un bureau en Lettonie.
