Un chef de secte kenyan accusé d’avoir incité ses adeptes à s’affamer jusqu’à la mort sera inculpé de terrorisme, a annoncé le bureau du procureur du pays à l’issue d’une audience qui s’est tenue mardi dans cette affaire. Les charges retenues contre le chef de secte Paul Nthenge Mackenzie sont liées à la mort de plus de 100 personnes.
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Le Kenya, pays profondément religieux où les chrétiens sont majoritaires, a été secoué par la découverte de fosses communes près de la ville côtière de Malindi, où le prêtre autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie aurait incité un grand nombre de personnes à se laisser mourir de faim « pour rencontrer Jésus ».
Mackenzie a été présenté à un juge dans une salle d’audience lourdement gardée mardi, en même temps que huit autres accusés dans cette affaire. Après une brève audience, l’affaire a été transférée à un second tribunal plus important à Mombasa, la deuxième plus grande ville du pays après Nairobi.
« Il y a un tribunal à Mombasa, qui est destiné à traiter les affaires liées au terrorisme », a déclaré le procureur Vivian Kambaga, qui a réussi à transférer l’affaire sans aucun problème.
Le riche télévangéliste Ezekiel Odero est également inculpé dans cette affaire.
Au moins 109 personnes ont été déclarées mortes jusqu’à présent. La plupart d’entre elles étaient des enfants. Les premières autopsies ont été pratiquées lundi sur neuf enfants et une femme. Les autopsies ont confirmé que les victimes étaient mortes de faim, tandis que d’autres avaient suffoqué. La plupart ont été retrouvées dans des fosses communes dans la forêt de Shakahola, au nord de Mombasa, sur l’océan Indien.
« La plupart d’entre eux présentent des signes de famine. Nous avons vu des signes indiquant qu’ils n’avaient pas mangé. Il n’y avait pas de nourriture dans leurs estomacs », a déclaré le pathologiste Johansen Oduor, selon Reuters.
Odero est soupçonné d’avoir aidé la secte à commettre des meurtres, des suicides assistés, des enlèvements, des radicalisations, des crimes contre les enfants, des fraudes, des blanchiments d’argent et des crimes contre l’humanité. 44 personnes ont été sauvées de la secte et ont survécu, écrit Reuters.
