Le Canada expulse un diplomate indien après l’assassinat d’un dirigeant sikh en exil

L’article est mis à jour le mardi à 7h23.

Un diplomate indien de haut rang a été expulsé du Canada dans l’affaire du meurtre d’un leader sikh en exil, selon la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, d’après l’agence de presse AFP.

« Les allégations selon lesquelles un représentant d’un gouvernement étranger aurait pu être impliqué dans le meurtre d’un citoyen canadien ici au Canada, sur le sol canadien, sont totalement inacceptables », a déclaré Mme Joly.

« C’est pourquoi nous avons expulsé aujourd’hui un diplomate indien de haut rang du Canada », a-t-elle ajouté, sans nommer le diplomate en question.

L’Inde réagit mardi à la décision du gouvernement canadien, écrit l’agence de presse Reuters. Selon le gouvernement de New Delhi, les allégations sont « absurdes » et « motivées », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du pays dans un communiqué.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré avoir soulevé la question lors de sa rencontre la semaine dernière avec le Premier ministre indien Narendra Modi à l’occasion du sommet du G20. M. Trudeau souhaitait faire toute la lumière sur cette affaire.

« Des allégations similaires ont été faites par le Premier ministre canadien à notre Premier ministre et ont été complètement démenties », a déclaré le ministre indien des affaires étrangères dans son communiqué.

Hardeep Singh Nijjar a été abattu à l’extérieur d’un temple sikh dans l’État de Colombie-Britannique le 18 juin. Nijjar était partisan d’un État sikh indépendant, ce que souhaite également le mouvement khalistanais.

Qualifié de terroriste

L’Inde a qualifié Nijjar de « terroriste » et l’a accusé de diriger un mouvement séparatiste militant. Les partisans de Nijjar ont démenti ces accusations, selon le média de service public canadien CBC.

Selon l’AFP, le Canada enquête sur des « allégations crédibles » selon lesquelles des agents indiens pourraient avoir joué un rôle dans le meurtre d’un dirigeant sikh en juin près de la ville de Vancouver, a déclaré lundi le Premier ministre Justin Trudeau.

« Au cours des dernières semaines, les services de sécurité canadiens ont activement recherché des allégations crédibles d’un lien potentiel entre des agents du gouvernement indien et le meurtre du citoyen canadien Hardeep Singh Nijjar », a déclaré M. Trudeau, selon l’agence de presse Reuters.

« La protection de nos citoyens et la défense de notre souveraineté sont fondamentales », déclare le Premier ministre.

Le sikhisme est une religion indienne. La majorité des sikhs vivent dans l’État du Pendjab, dans le nord-ouest de l’Inde, mais il existe des communautés sikhes dans la plupart des grandes villes indiennes. Il existe des groupes sikhs dans de nombreux pays du monde. Egalement au Danemark. Le sikhisme compte environ 15 millions d’adeptes, selon Den Store Danske.

Selon Reuters, Modi a fait part de sa grande inquiétude au gouvernement canadien, car le gouvernement indien n’est pas satisfait des activités du mouvement séparatiste sikh au Canada. Le Canada est l’endroit au monde, à part le Pendjab en Inde, qui abrite la plus grande proportion d’adeptes sikhs.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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