Le bilan s’alourdit considérablement dans l’affaire du culte de la mort au Kenya

Le nombre de victimes dans l’affaire d’une secte kenyane dont le chef avait convaincu ses adeptes que mourir de faim était le seul moyen d’atteindre le paradis a dépassé les 201, selon un responsable du gouvernement.

Samedi, les équipes de recherche ont exhumé 22 autres corps dans une zone forestière près de la ville côtière de Malindi. Vendredi, 29 corps ont été retrouvés. La faim semble être la cause de la mort de la plupart d’entre eux. Mais certaines victimes, dont des enfants, ont été étranglées ou battues, selon le pathologiste Johansen Oduor.

La police pense qu’il s’agit de victimes de la secte dirigée par Paul Mackenzie Nthenge. En avril, des fosses communes contenant 101 corps ont été découvertes dans la forêt de Shakahola, au nord de Mombasa, sur l’océan Indien. Il s’agissait du site de la secte Good News International Church, fondée par Paul Mackenzie Nthenge, âgé de 50 ans.

Paul Mackenzie Nthenge s’est rendu à la police le 14 avril, après que la police ait reçu des informations sur la zone forestière. C’est là que huit personnes ont été retrouvées vivantes, mais elles étaient très gravement blessées et sont mortes par la suite. Paul Mackenzie Nthenge est aujourd’hui accusé d’avoir conduit ses disciples à la mort « pour rencontrer Jésus ».

Inculpés dans des affaires de terrorisme

Après une audience dans l’affaire mardi dernier, le bureau du procureur a annoncé que Mackenzie sera inculpé devant un tribunal chargé des affaires de terrorisme. Par ailleurs, 25 personnes ont été arrêtées dans cette affaire. Parmi elles, un « groupe d’exécution » chargé de veiller à ce que personne ne rompe son jeûne ou ne quitte la forêt vivant.

Mercredi, un tribunal a ordonné la détention de Mackenzie pour trois semaines supplémentaires, pendant que l’enquête sur cette affaire, baptisée « massacre de la forêt de Shakahola », se poursuit.

Le télévangéliste Ezekiel Odero est également soupçonné dans cette affaire. Odero est soupçonné de meurtre, d’aide au suicide, d’enlèvement, de radicalisation, de crimes contre l’humanité, de cruauté envers les enfants, de fraude et de blanchiment d’argent. Il a été libéré sous caution la semaine dernière. Il a déclaré au tribunal qu’il prenait ses distances avec Mackenzie.

Selon des documents judiciaires, certaines des victimes ont subi un prélèvement d’organes. La police a affirmé que les suspects étaient impliqués dans une forme de trafic d’organes. Mais le ministre kenyan de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a appelé au calme mardi, déclarant à la presse que « c’est une théorie sur laquelle nous enquêtons ».

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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