L’Afrique du Sud va lancer une enquête indépendante sur les allégations selon lesquelles la Russie aurait acquis des armes dans le pays.
Le bureau présidentiel sud-africain l’a annoncé jeudi.
Cette annonce intervient immédiatement après une annonce sensationnelle faite jeudi par l’ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety.
L’ambassadeur a déclaré lors d’un point de presse aux médias sud-africains que des armes avaient été chargées sur un navire russe en Afrique du Sud en décembre.
Il s’agirait d’un navire qui a accosté entre le 6 et le 8 décembre dans le port de Simon’s Town, dans le sud-ouest de l’Afrique du Sud.
L’ambassadeur a déclaré jeudi, selon le média britannique BBC, qu’il est « convaincu » que des armes et des munitions ont été chargées sur le navire « avant qu’il ne reparte vers la Russie ».
« Armer les Russes est extrêmement grave et nous ne considérons pas ce problème comme résolu », a déclaré M. Brigety, selon la BBC.
Un porte-parole du Département d’Etat américain déclare jeudi soir heure danoise qu’une enquête est « une étape bienvenue ». C’est ce qu’écrit l’agence de presse AFP.
Le porte-parole, Vedant Patal, ajoute, selon l’agence de presse Reuters, que les Etats-Unis ont de sérieuses inquiétudes quant à d’éventuelles exportations d’armes.
Depuis des mois, les Etats-Unis critiquent le fait que, malgré la guerre en Ukraine, l’Afrique du Sud entretient des relations relativement étroites avec la Russie. Cependant, l’accusation de jeudi a probablement surpris les dirigeants politiques sud-africains, selon la BBC.
Et même si l’Afrique du Sud va maintenant enquêter sur l’affaire, l’accusation n’est pas accueillie de manière très positive. C’est ce qu’écrit l’AFP.
« Les commentaires de l’ambassadeur sapent notre bonne coopération et notre partenariat », a déclaré le porte-parole du président Cyril Ramaphosa dans un communiqué.
Le porte-parole, Vincent Magwenya, ajoute que l’accusation est « décevante » et que l’ambassadeur a « adopté une position publique contre-productive ».
En février, l’Afrique du Sud a organisé dix jours d’exercices militaires avec la Russie et la Chine. Ces exercices ont également suscité des critiques de la part de plusieurs parties, dont les États-Unis.