La junte militaire du Niger déclare qu’elle poursuivra le président du pays, Mohamed Bazoum, pour « haute trahison » et pour « atteinte à la sécurité » du pays. C’est ce qui ressort d’une déclaration lue à la télévision nationale nigérienne tard dimanche soir, heure locale.
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« Le gouvernement nigérien a jusqu’à présent rassemblé des preuves pour poursuivre le président déchu et ses complices locaux et étrangers devant les instances nationales et internationales compétentes pour haute trahison et atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du Niger », a déclaré le colonel de division Amadou Abdramane dans le communiqué.
Jeudi dernier, la junte a nommé un nouveau gouvernement de 21 ministres. La junte militaire a pris le pouvoir à la fin du mois de juillet. Depuis, le président est détenu dans sa résidence avec son fils et sa femme. Les dirigeants de la junte affirment qu’ils n’ont pas pris possession de la résidence de Bazoum et qu’il est toujours en mesure de communiquer avec le monde extérieur. Il a également reçu plusieurs visites de son médecin. Le médecin a rendu visite au président samedi et a déclaré par la suite qu’il n’y avait aucun problème de santé pour le président ou sa famille. Le président lui-même a déclaré qu’il était retenu en otage sans électricité et qu’il n’avait que du riz et des pâtes à manger.
Depuis le coup d’État du 26 juillet, la junte a rejeté toutes les ouvertures diplomatiques. Les militaires ont également ignoré un délai fixé par la CEDEAO. L’alliance avait donné aux militaires jusqu’au 6 août pour rétablir le président. Jeudi, les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de mettre en place une force de réserve prête à « rétablir l’ordre constitutionnel » au Niger. La CEDEAO est une association de 15 pays d’Afrique de l’Ouest.
Dimanche soir, la junte a également condamné les sanctions imposées au Niger par les pays de la CEDEAO. Ces sanctions sont qualifiées d' »illégales, inhumaines et humiliantes ». Les régiments militaires affirment que le peuple nigérien « a été sévèrement affecté par les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes imposées par la CEDEAO ». Selon Amadou Abdramane, les sanctions signifient qu’il y a des gens au Niger qui ne peuvent pas obtenir de médicaments, de nourriture et d’électricité.
