Des centaines de personnes auraient été tuées après une explosion dans un hôpital de Gaza. Les explosions ont eu lieu à l’hôpital arabe Al-Ahli, situé dans le centre de la ville de Gaza.
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Selon le ministère palestinien de la santé, il s’agit d’une attaque israélienne qui a coûté la vie à 500 personnes. Ce bilan n’a toutefois pas été confirmé par des sources indépendantes.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) nient toute responsabilité, affirmant dans une déclaration au New York Times que les hôpitaux ne sont pas des « cibles militaires » pour Israël.
« Les forces de défense israéliennes enquêtent sur la source de l’explosion, en donnant la priorité à la précision et à la fiabilité, comme toujours », a déclaré l’armée israélienne.
Selon CNN, un porte-parole des FDI évoque la possibilité qu’Israël partage des renseignements ou des données brutes avec le monde entier pour prouver qu’Israël n’a rien à voir avec l’explosion.
« Je ne peux pas promettre que nous le ferons, mais en raison de l’importance et de l’enjeu de cette affaire, c’est une possibilité », a déclaré le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, selon CNN.
Mark Regev, conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’Israël avait partagé des informations avec les États-Unis, selon CNN. M. Netanyahu rencontrera mercredi le président américain Joe Biden, qui se rendra à Tel Aviv.
Selon le New York Times, un autre porte-parole militaire israélien, Daniel Hagari, a déclaré que les images des drones montraient qu’il s’agissait d’une « sorte de roquette » qui avait causé des dégâts qui ne pouvaient provenir d’aucune des munitions en possession de l’armée de l’air israélienne.
Israël accuse le groupe militant palestinien Jihad islamique d’être à l’origine de l’attaque.
« Une analyse des systèmes opérationnels des FDI indique qu’une attaque à la roquette a été lancée par des terroristes à Gaza et qu’elle est passée à proximité de l’hôpital Al-Ahli à Gaza au moment où elle a été touchée », écrit les FDI sur le site de médias sociaux X.
Dans le même temps, l’IDF s’en prend aux médias internationaux qui ont immédiatement relayé les accusations palestiniennes selon lesquelles Israël serait responsable des nombreux morts.
Le Jihad islamique nie être à l’origine de l’attentat.
« L’ennemi sioniste tente vigoureusement d’éluder sa responsabilité dans le massacre brutal qu’il a commis en bombardant l’hôpital arabe Al-Ahli à Gaza, en fabriquant comme d’habitude des mensonges et en pointant du doigt le mouvement du Jihad islamique en Palestine », indique un communiqué cité par l’agence de presse AFP.
« Nous confirmons donc que les accusations de l’ennemi sont fausses et sans fondement », poursuit le communiqué.
La théorie de la fusée est en plein essor
Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont conduit de nombreuses personnes à s’interroger sur la responsabilité des Israéliens, notamment Justin Bronk, chercheur au Royal United Services Institute, un groupe de réflexion britannique. Une théorie veut qu’une roquette perdue tirée par le Hamas soit à l’origine de l’explosion.
Le correspondant du Times of Israel pour les questions de défense, Emanuel Fabian, et l’analyste danois Oliver Alexander, qui s’est fait un nom à propos de la guerre en Ukraine, où son travail de collecte d’informations via des sources ouvertes a été cité par de nombreux médias internationaux, soutiennent également la théorie d’une roquette palestinienne perdue.
Ci-dessous, une vidéo de la zone située à l’extérieur de l’hôpital après l’explosion.
Le président de l’UE qualifie l’attentat de violation du droit international
Lors d’une conférence de presse organisée à l’issue d’un sommet extraordinaire de l’UE mardi soir, le président de l’UE, Charles Michel, n’a pas hésité à critiquer Israël.
Le pays ne respecte pas le « droit international » en menant une attaque contre un hôpital, a déclaré M. Michel :
« Nous avons reçu des informations lors d’une réunion virtuelle. Elle semble se confirmer. Une attaque contre des infrastructures civiles n’est pas conforme au droit international ».
Charles Michel accuse également Israël de violer le droit international en mettant en place un blocus de Gaza qui affecte la population civile :
« Un siège total, coupant les infrastructures de base, l’accès à l’eau, à l’électricité et ne permettant pas la livraison de nourriture, n’est pas conforme au droit international ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également assisté à la conférence de presse de mardi soir. Cependant, elle n’est pas prête à évaluer si Israël a violé le droit international :
« Je viens d’être informée de l’incident. Je ne peux donc pas faire de commentaires pour l’instant », a déclaré Ursula von der Leyen.
Elle n’aborde pas non plus la question de savoir si Israël mène un « siège total » de Gaza.
« Je pense qu’il est très important d’examiner la déclaration que le Conseil européen a approuvée aujourd’hui. Il s’agit de la déclaration des dirigeants de l’UE et elle définit la position du Conseil européen, dont je suis membre », a déclaré Ursula von der Leyen.
Le Conseil européen est composé des chefs d’État ou de gouvernement, d’Ursula von der Leyen et de Charles Michel. C’est au sein de ce cercle que sont déterminées, en dernier ressort, les priorités globales de la politique étrangère de l’UE.
La déclaration ne dit pas si Israël a violé le droit international dans son comportement spécifique dans le conflit. Elle indique seulement que les dirigeants de l’UE soutiennent le droit d’Israël à l’autodéfense, pour autant qu’il soit conforme au droit international, ainsi qu’une solution à long terme du conflit fondée sur la coexistence de deux États.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décrété trois jours de deuil national à la suite de l’explosion de l’hôpital arabe Al-Ahli, dont il accuse également Israël d’être à l’origine. Mahmoud Abbas a également annulé une réunion avec, entre autres, le président américain Joe Biden en Jordanie mercredi. Selon l’agence de presse Reuters, la rencontre a été complètement annulée par la Jordanie.
