Des officiers affirment avoir assigné le président à résidence au Gabon

Le président du Gabon est assigné à résidence. Les officiers qui l’ont destitué l’ont annoncé à la télévision d’Etat de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

« Le président Ali Bongo est en résidence surveillée, entouré de sa famille et de médecins, a déclaré le groupe de chefs militaires, selon l’agence de presse AFP.

L’un des trois fils du président a été arrêté pour « trahison », précisent les officiers.

Le chef de cabinet du président, le vice-président du pays, deux conseillers principaux et deux hauts responsables du parti au pouvoir d’Ali Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG), ont également été arrêtés, déclare un chef militaire.

Ils sont accusés de trahison, de fraude, de corruption et d’avoir imité la signature du président.

Le groupe d’officiers annonce également, selon la télévision d’Etat, que le chef de la garde présidentielle d’Ali Bongo, le général Brice Oligui Nguema, est désormais installé à la tête de l’Etat.

Des soldats ont soulevé le général et l’ont porté en criant « Oligui président ». C’est ce que montrent les images de la chaîne de télévision Gabon 24.

Mercredi soir, les officiers ont annoncé à la télévision qu’ils avaient déposé le président et pris le pouvoir au Gabon.

Cela se passe quelques jours après une élection qui s’est déroulée samedi. Selon la commission électorale du pays, Ali Bongo a été réélu avec un peu plus de 64 % des voix.

Mais les officiers estiment que l’élection n’a été ni transparente ni équitable, ont-ils déclaré plus tôt mercredi à la télévision d’État.

L’annonce de la prise du pouvoir par l’armée a incité des milliers de personnes à se déverser dans les rues de la capitale, Libreville, et d’autres régions du pays pour célébrer cette annonce.

La France, ancienne puissance coloniale du Gabon, condamne en revanche « le coup d’Etat en cours ». C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, selon l’AFP.

Il ajoute que les résultats des élections doivent être respectés.

La prise de pouvoir apparente des militaires au Gabon soulève de nouvelles incertitudes quant à la présence militaire de la France en Afrique de l’Ouest.

La France compte environ 350 soldats au Gabon.

Au Mali et au Burkina Faso, les soldats français ont été chassés après les coups d’État militaires dans ces deux pays.

Au Niger, où les militaires ont pris le pouvoir au début du mois d’août, les putschistes ont également annulé les accords militaires avec la France.

La famille Bongo est au pouvoir au Gabon depuis 55 ans. Ali Bongo est président depuis 14 ans. Auparavant, son père, Omar Bongo, avait occupé ce poste pendant un peu plus de 41 ans, de 1967 à sa mort en 2009.

La famille est depuis longtemps accusée de corruption à grande échelle.

Selon l’ONG Transparency International, la famille Bongo possède plusieurs avions, des voitures de luxe et des dizaines de maisons en France. C’est ce que rapporte l’agence de presse dpa.

Bien que le Gabon dispose d’importantes réserves de pétrole, la majorité de ses 2,3 millions d’habitants vit dans la pauvreté.

Les opposants politiques du président lui reprochent de n’avoir rien fait pour partager les richesses du pays avec la population.

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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