Des dizaines de milliers de Français ont manifesté contre les brutalités policières dans plusieurs villes de France samedi.
« Stop à la violence d’État », pouvait-on lire sur l’une des pancartes portées par les manifestants.
« La loi tue » en était une autre.
Il visait spécifiquement l’article 435-1 d’une loi introduite en 2017. Il stipule que la police peut tirer si un suspect ne se conforme pas aux instructions des forces de l’ordre.
La manifestation nationale de samedi a été appelée par des groupes de gauche, notamment le parti La France Insoumise (LFI).
Les manifestations ont eu lieu moins de trois mois après qu’un policier a abattu un jeune homme lors d’un contrôle routier.
Ces événements ont déclenché de violentes émeutes dans la capitale, Paris, et dans plusieurs autres villes françaises.
La manifestation de samedi à Paris a également donné lieu à des affrontements entre la police et les manifestants.
Des centaines d’individus cagoulés se sont détachés du groupe principal et ont brisé les vitres d’une banque, entre autres.
Ils ont également jeté des pierres sur une voiture de police bloquée dans la circulation. Selon la police parisienne, la voiture a également été attaquée à l’aide d’un pied de biche.
Trois policiers auraient été légèrement blessés.
Trois manifestants ont été arrêtés.
Parmi les manifestants de la ville de Lille, dans le nord de la France, se trouvait Mohamed Leknoun, dont le frère Amine a été tué par la police française en août 2022 après avoir refusé d’obéir aux ordres de la police.
« Toutes ces injustices détruisent des familles », a-t-il déclaré, critiquant le fait qu’il n’a pas entendu parler de progrès dans l’enquête depuis qu’un policier a été accusé d’avoir tiré sur son frère.
Il y a quelques jours, le parquet français a publié son rapport annuel.
Il en ressort que 38 personnes sont décédées en 2022 à la suite d’interventions policières. Parmi elles, 22 ont été tuées par balles. Parmi elles, 13 avaient refusé de suivre les instructions de la police.
Selon les syndicats français qui ont participé à l’organisation de la marche contre les violences policières, environ 80 000 personnes ont pris part aux manifestations dans plusieurs villes de France. Rien qu’à Paris, ils estiment à 15 000 le nombre de participants.
Le ministère de l’intérieur avance un chiffre un peu plus bas. Selon les autorités, 31 300 personnes sont descendues dans la rue à travers le pays, dont 9 000 à Paris.