Chercheurs : la chaleur en Europe a coûté la vie à plus de 61 000 personnes l’année dernière

Plus de 61 000 personnes sont mortes à cause des vagues de chaleur et d’autres phénomènes climatiques en Europe au cours de l’été 2022.

C’est ce que révèle une étude franco-espagnole publiée dans la revue Nature Medicine.

L’été dernier, une grande partie de l’Europe a été frappée par des vagues de chaleur, des sécheresses et des incendies de forêt.

L’office statistique de l’UE, Eurostat, a publié des chiffres montrant un nombre inhabituellement élevé de décès au cours de cette période.

Des chercheurs de l’Institut de santé mondiale de Barcelone et de l’Institut français de recherche en santé (Inserm) ont donc cherché à savoir s’il existait un lien entre la surmortalité et les températures élevées.

La conclusion est qu’entre le 30 mai et le 4 septembre de l’année dernière, 61 672 personnes sont décédées à cause de la chaleur.

Dans la seule semaine du 18 au 24 juillet de l’année dernière, une vague de chaleur a coûté la vie à plus de 11 600 personnes.

« C’est un nombre très élevé de décès », déclare Hicham Achebak, chercheur à l’Inserm et l’un des auteurs de l’étude.

« Nous savions depuis 2003 que la chaleur avait un effet sur la mortalité. Mais avec cette analyse, on voit qu’il y a encore beaucoup à faire pour protéger les populations ».

En 2003, l’Europe a été frappée par l’une des pires vagues de chaleur jamais enregistrées. Une surmortalité de plus de 70 000 personnes a été enregistrée.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs se sont concentrés sur 35 pays d’Europe comptant au total 543 millions d’habitants.

Ils ont examiné les données de 2015 à 2022.

Le pire en Italie et en Espagne

Les chiffres de la canicule de l’année dernière montrent que c’est en Italie que l’on enregistre le plus grand nombre de décès liés à la canicule. 18 010 personnes ont perdu la vie au cours des mois d’été 2022 en Italie.

Viennent ensuite l’Espagne avec 11 324 décès et l’Allemagne avec 8 173 décès.

Selon l’étude, la plupart des victimes sont âgées de plus de 80 ans. Près de deux tiers d’entre elles sont des femmes.

Les chercheurs à l’origine de l’étude soulignent que si l’on ne fait pas davantage pour protéger les groupes les plus vulnérables de la hausse des températures, l’Europe risque de connaître d’ici 2030 une moyenne de 68 000 décès chaque été en raison de la chaleur.

D’ici 2040, ce chiffre passera à plus de 94 000, et d’ici 2050, il pourrait dépasser les 120 000, prévoient les chercheurs.

Raquel Nunes, spécialiste de la santé et du climat à l’université de Warwick au Royaume-Uni, n’a pas participé à l’étude.

Mais elle affirme qu’elle « souligne la nécessité urgente de protéger les groupes vulnérables de l’impact des vagues de chaleur ».

Chloé

Chloé, rédactrice en chef aguerrie, anime L'Indécapant avec expertise. Pionnière du jeu vidéo, elle critique et décrypte les tendances depuis plus de vingt ans.

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