La branche armée du Hamas a libéré samedi soir 13 otages israéliens et 4 otages étrangers pour les remettre à la Croix-Rouge internationale. Le groupe militant palestinien a d’abord annoncé que 13 Israéliens et 7 étrangers avaient été libérés. Le nombre d’étrangers a ensuite été corrigé à quatre, selon l’agence de presse Reuters.
Les quatre étrangers seraient des citoyens thaïlandais. Sur les 13 Israéliens, 7 sont des enfants et les 6 autres des femmes. Les voitures transportant les otages sont arrivées peu avant 22h30, heure danoise, à Rafah, à la frontière égyptienne, selon des images diffusées en direct à la télévision.
L’un des otages libérés est Emily Hand, qui a fêté son neuvième anniversaire dans les geôles du Hamas vendredi dernier. Sa famille a déclaré dans un communiqué qu’elle « ne trouve pas les mots pour décrire ses sentiments après 50 jours difficiles et compliqués », selon Reuters.
Peu après, elle est apparue en bonne santé sur une photo avec Hila Rotem, 13 ans, qui a également été libérée, bien que sa mère soit toujours détenue par le Hamas.
« Nous sommes ravis de pouvoir à nouveau serrer Emily dans nos bras, mais en même temps nous nous souvenons de Raya Rotem (la mère de Hila Rotem, ndlr) et de tous les autres otages qui n’ont pas encore pu rentrer chez eux », a déclaré la famille d’Emily Hand.
On a d’abord cru qu’Emily Hand faisait partie des 1 200 personnes qui ont perdu la vie lorsque le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre. Cependant, elle est apparue plus tard sur la liste des personnes retenues en otage par le Hamas.
Jubilation en Cisjordanie
En retour, un bus transportant des Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes est arrivé tard dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville de Beitunia, en Cisjordanie, selon une vidéo diffusée par le média arabe al-Jazeera, d’après l’agence de presse Reuters. La vidéo montre le groupe de Palestiniens fêtés à leur arrivée. Les autorités pénitentiaires israéliennes ont annoncé samedi soir qu’un total de 39 prisonniers palestiniens avaient été libérés, selon l’agence de presse AFP.
Wafa, l’agence de presse qui sert de porte-parole officiel à l’Autorité palestinienne, rapporte également qu’un autre groupe de Palestiniens détenus par Israël est arrivé à Jérusalem.
Parmi les prisonniers libérés figurent 6 femmes et 33 mineurs. Parmi eux, Israa Jaabis, 37 ans, a été reconnue coupable d’avoir fait exploser une voiture piégée à un poste de contrôle en 2015, blessant un officier. Elle a été condamnée à 11 ans de prison. Lorsqu’elle est rentrée chez elle samedi, des forces de sécurité israéliennes armées se tenaient autour de sa maison. Israa Jaabis est un visage familier depuis quelques années. Lors des manifestations contre les conditions de détention des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, des photos de son visage et de ses mains partiellement brûlés ont été régulièrement montrées.
« J’ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine souffre », a déclaré Israa Jaabis aux journalistes après être entrée chez elle et s’être assise avec son fils de 13 ans.
« Ils (les Israéliens) doivent libérer tout le monde », a-t-elle ajouté, selon The Guardian.
La libération des otages de la bande de Gaza devait avoir lieu samedi à 16 heures, heure locale (15 heures, heure d’Europe centrale). Cependant, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont annoncé qu’elle était reportée jusqu’à ce qu’Israël « honore l’accord » et autorise l’acheminement de l’aide dans le nord de la bande de Gaza. Après l’intervention de deux médiateurs, l’Égypte et le Qatar, les choses ont recommencé à bouger.
Les 17 otages sont le deuxième groupe à être libéré de la bande de Gaza. Cela fait partie d’un accord conclu entre Israël et le Hamas, avec le Qatar, l’Égypte et les États-Unis comme médiateurs. Selon cet accord, Israël libérera 39 prisonniers palestiniens des prisons israéliennes samedi.
Vendredi, 13 Israéliens, 10 Thaïlandais et un Philippin ont été remis à la Croix-Rouge et emmenés en Égypte, puis en Israël. Le Hamas, qui figure sur les listes d’organisations terroristes de l’UE, des États-Unis et d’Israël, a pris en otage environ 240 personnes lors d’une attaque majeure contre Israël le 7 octobre.