JLe principal conseiller de Joe Biden en matière de sécurité, Jake Sullivan, prévoit de se rendre à Copenhague pour une réunion, qui n’a pas encore été annoncée, avec des représentants de plusieurs grands pays qui ne condamneront pas sans équivoque l’attaque illégale de la Russie contre l’Ukraine.
C’est ce qu’affirment les médias internationaux Financial Times et AFP, et ce que confirment les sources de Politiken. Ni le ministère des Affaires étrangères, ni l’ambassade d’Ukraine, ni l’ambassade des États-Unis au Danemark n’ont souhaité commenter ces informations auprès de Politiken.
Selon les informations de Politiken, la réunion de samedi est organisée par le gouvernement ukrainien, tandis que le Danemark en est l’hôte.
Au moins le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde devraient être représentés, ainsi que des hauts fonctionnaires du cabinet de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du cabinet du président du Conseil, Charles Michel.
Une source a déclaré au Financial Times que le gouvernement américain avait invité la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud à participer, mais que la Chine n’avait pas encore confirmé sa participation.
Ce sont des pays qui s’abstiennent de faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à ses attaques. Au contraire, les échanges commerciaux entre la Russie et la Chine et entre la Russie et l’Inde ont fortement augmenté depuis l’attaque russe, affaiblissant les tentatives des pays occidentaux de faire pression sur la Russie par des sanctions économiques.
Lula ne choisira pas son camp
Le président américain Joe Biden rencontrera dans la journée le Premier ministre indien Narandra Modi à la Maison Blanche.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a tenté, lors du sommet du G7 au Japon en mai, de rencontrer directement le président brésilien Lula da Silva, qui a soutenu le discours de la Russie sur la guerre et rejeté les appels ukrainiens et occidentaux en faveur d’une aide en armes à l’Ukraine.
Lula a affirmé que la Russie et l’Ukraine étaient également coupables du conflit. Il a critiqué l’invasion russe, mais a également déclaré qu’il ne prendrait pas parti.
La rencontre n’a pas eu lieu.
« Honnêtement, je ne suis pas venu au G7 pour discuter de la guerre en Ukraine », a déclaré Lula, renvoyant cette discussion à l’ONU.
Lors du dernier vote du Conseil de sécurité de l’ONU en février dernier, une grande majorité des pays du monde – 141 – ont voté en faveur d’une résolution ordonnant à la Russie de mettre fin à son agression et de se retirer de l’Ukraine. Le Brésil a voté en faveur de la résolution. Seule la Russie elle-même et six gouvernements très autocratiques ont voté contre, tandis que 32 pays se sont abstenus. Parmi eux, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud.
L’Ukraine espère une réunion de paix
Une source indique à l’AFP que la réunion de Copenhague aura pour but de discuter des moyens de parvenir à une « paix juste et permanente » en Ukraine.
Volodymyr Zelenskyj a présenté l’année dernière un plan de paix – appelé formule de paix – qui, entre autres, suppose un retrait complet de la Russie du territoire ukrainien. L’Ukraine espère organiser une réunion mondiale sur le plan de paix à une date ultérieure et s’efforce d’inciter les pays les plus sceptiques à faire pression sur la Russie.
Zelenskyj vient d’inviter les pays de l’Organisation des Etats américains, qui regroupe tous les pays d’Amérique du Nord et du Sud, à se joindre aux travaux sur la formule de paix.
« Nous devons devenir une communauté mondiale au sens plein du terme, afin que la paix pour toutes les nations soit pleinement garantie. La paix ne peut être défendue seule, mais la guerre ne peut vaincre le désir collectif de paix. Notre pouvoir commun doit devenir le pouvoir de la paix », a déclaré Volodymyr Zelenskyj dans son discours à l’organisation, selon le média Ukrinform.
Le Financial Times rapporte que Jake Sullivan sera rejoint à la réunion de Copenhague par Victoria Nuland, troisième plus haut fonctionnaire du département d’État américain.