Dans la nuit de lundi à mardi, d’importantes manifestations ont eu lieu en Libye et des incendies ont éclaté dans plusieurs endroits de la capitale du pays, Tripoli. Les troubles ont éclaté après que la ministre des affaires étrangères du pays, Najla Mangoush, ait rencontré le ministre des affaires étrangères d’Israël, Eli Cohen.
La Libye n’a pas de relations diplomatiques officielles avec Israël. De plus, la Libye soutient la cause palestinienne dans le conflit de longue date qui l’oppose à Israël, écrit le média britannique BBC. Par conséquent, les réunions de haut niveau entre les deux pays sont inhabituelles.
La rencontre entre la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, et son homologue israélien, Eli Cohen, suscite des remous.
La ministre libyenne des Affaires étrangères a été suspendue par le Premier ministre libyen, Abdul-Hamid Dbeibeh, à la suite de cette rencontre, selon le portail d’information al-Wasat Gate, d’après l’agence de presse dpa. Le ministère libyen des affaires étrangères a déclaré qu’il n’y avait pas eu de réunion officielle avec le ministre israélien des affaires étrangères. Au lieu de cela, une « réunion informelle, non officielle et non organisée à l’avance » aurait eu lieu entre les deux ministres à Rome.
Un fonctionnaire israélien anonyme a déclaré lundi que la réunion entre les ministres avait été organisée « au plus haut niveau » du côté libyen et qu’elle avait duré plus d’une heure, rapporte l’agence de presse Reuters. Il n’est pas précisé qui a participé à l’organisation de la réunion.
Une loi libyenne datant de 1957 stipule qu’il est illégal de négocier avec Israël. La violation de cette loi est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à neuf ans de prison. Des images de Libye montrent plusieurs manifestants brûlant des pneus dans les rues de la capitale. Des drapeaux israéliens sont également brûlés.
La Libye est généralement caractérisée par une grande agitation depuis le Printemps arabe en 2011 et l’éviction du dirigeant de longue date du pays, Mouammar Kadhafi. Depuis lors, des gouvernements successifs se sont succédé au pouvoir. Sur le plan politique et militaire, le pays a été divisé en deux factions en 2014. À l’ouest, l’Armée nationale libyenne (ANL) contrôlait le pays. À l’est, le gouvernement d’unité reconnu par la communauté internationale, le gouvernement d’entente nationale (GNA), a pris le pouvoir. Ce dernier avait son siège à Tripoli. À partir d’avril 2019 et pendant plus d’un an, ils ont été en conflit armé l’un contre l’autre.
En février 2021, un nouveau gouvernement intérimaire est mis en place à Tripoli. Des élections présidentielles étaient prévues pour la fin de l’année 2021 et des élections législatives pour le début de l’année 2022, mais elles ont été annulées.