Le principal rival d’Erdogan critique la propagande russe

Kemal Kiliçdaroglu, le principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan lors des élections de dimanche en Turquie, a accusé vendredi la Russie de diffuser de fausses images sur les médias sociaux.

« Chers amis russes. Vous êtes derrière les montages, les conspirations, les deepfakes et les enregistrements qui ont été révélés dans ce pays », a écrit M. Kilicdaroglu sur Twitter jeudi, sans entrer dans les détails.

« Si vous voulez préserver notre amitié après le 15 mai, arrêtez ce genre d’ingérence en Turquie. Nous restons en faveur de la coopération et de l’amitié », a poursuivi M. Kilicdaroglu.

La Turquie a entretenu des relations étroites avec le président russe Vladimir Poutine sous le règne d’Erdogan.

Au cours de la campagne électorale, M. Kilicdaroglu a sévèrement critiqué M. Erdogan pour avoir affaibli la démocratie turque et a annoncé un changement de cap dans la politique étrangère du pays. Kilicdaroglu a promis de rétablir des tribunaux indépendants et impartiaux. Il souhaite également revitaliser la liberté d’expression et l’indépendance des médias.

M. Kilicdaroglu a déclaré que l’un de ses premiers ordres en tant que dirigeant serait de libérer certains des membres les plus en vue de l’opposition qui ont été emprisonnés sous Erdogan. Il s’agit notamment du philanthrope Osman Kavala et du leader kurde Selahattin Demirtas.

« Vous devriez simplement être autorisé à me critiquer », a déclaré M. Kilicdaroglu, promettant que l’insulte au président ne serait plus considérée comme un délit.

M. Kilicdaroglu représente le parti traditionnellement laïc CHP, fondé par le fondateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk.

Les sondages d’opinion n’ont cessé d’indiquer que Kilicdaroglu, âgé de 74 ans, avait une longueur d’avance sur Erdogan. Le premier tour de scrutin aura lieu dimanche. S’il n’y a pas de vainqueur, un second tour sera organisé le dimanche 28 mai.

Kiliçdarogl appartient à l’alaouisme, une confession qui représente 15 à 20 % des 85 millions d’habitants de la Turquie. Ils s’inspirent des traditions chiites, soufies et folkloriques anatoliennes.

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