Le Tunisien de 45 ans soupçonné d’être à l’origine de l’assassinat par balles de deux Suédois à Bruxelles lundi avait demandé l’asile en vain dans quatre pays de l’UE.
Selon la ministre belge de l’asile et de la migration, le « terroriste », comme elle décrit l’homme, est un exemple de l’inefficacité du système d’asile et de migration de l’UE.
« Le terroriste qui a attaqué Bruxelles avait demandé l’asile dans quatre pays différents de l’UE. À chaque fois, il a été débouté parce qu’il ne remplissait pas les conditions requises pour bénéficier d’une protection », explique Nicole de Moor.
Malgré ces refus, le Tunisien n’a pas été expulsé de l’UE et renvoyé dans son pays d’origine. Au contraire, selon Nicole de Moor, il a pu se rendre dans un autre pays de l’UE et réessayer.
« Cette situation est inacceptable. Nous avons besoin d’un nouveau modèle pour l’asile et la migration », déclare Nicole de Moor.
Ces annonces interviennent dans le cadre d’une réunion des ministres de la justice et des affaires intérieures de l’UE à Luxembourg. La réunion portera sur les moyens de renforcer la sécurité intérieure dans l’UE après les deux attentats perpétrés dans la ville française d’Arras et dans la capitale belge, Bruxelles.
Ces deux attentats ont été perpétrés par des personnes qui, selon les critiques, auraient dû être renvoyées bien avant d’attaquer.
« Une fois de plus, nous sommes confrontés à la terreur dans nos rues en France et en Belgique. Des civils innocents meurent. C’est inacceptable », déclare Nicole de Moor.
Elle pense qu’une partie de la solution consistera à mettre en œuvre le pacte sur l’asile et les migrations adopté par les pays de l’UE. Toutefois, ce pacte doit encore être approuvé par le Parlement européen.
Il en va de même pour une directive sur les retours, qui pourrait également être utile, selon Nicole de Moor.
« Il n’y a pas de solution miracle à la migration et au non-refoulement. Nous devons faire beaucoup de choses et, bien sûr, nous avons besoin d’une approche européenne commune ».
« C’est là que la directive sur les retours est très importante. Je ne veux pas donner de faux espoirs. Nous devons également entretenir de bonnes relations avec les pays d’origine. Sans cela, il est très difficile d’organiser les retours », déclare Nicole de Moor.
Elle estime que l’UE doit exercer une pression beaucoup plus forte sur les pays tiers pour qu’ils acceptent leurs propres citoyens.
Le gouvernement belge lui-même est soumis à des pressions politiques qui l’incitent à en faire plus. Contrairement au Danemark, il n’est pas rare de voir de grands groupes de demandeurs d’asile déboutés dans les parcs et les rues de Bruxelles. Les attentats de lundi ont relancé le débat sur l’immigration.
En effet, les Belges se rendront aux urnes l’année prochaine et la question de l’immigration devrait être au cœur des débats.
Comme en Allemagne et dans d’autres pays de l’UE, les partis anti-immigration gagnent du terrain en Belgique. Dans les sondages d’opinion, le parti de droite flamand Vlaams Belang est désormais en tête.
Le parti souhaite « mettre un terme à l’immigration de masse » et obtenir l’indépendance de la Flandre.
« La Flandre ne doit plus être une terre d’abondance pour les étrangers en quête de fortune qui ne s’intéressent pas à notre culture, mais à notre prospérité », peut-on lire dans le programme du parti.