L’ONU ne critique pas la Suède pour les brûlures de Coran de ces dernières années.
C’est ce qui ressort d’un rapport de Nazlia Ghaena, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion, selon l’agence de presse suédoise TT.
Mme Ghaena s’est rendue en Suède pendant dix jours en octobre pour rencontrer des représentants du gouvernement, de la police, des autorités et des organisations.
Dans son rapport, Ghaena conclut que la Suède dispose d’une solide défense juridique et politique de la liberté de religion.
Néanmoins, le rapporteur spécial estime qu’il est problématique que certains acteurs ne comprennent pas à quel point la liberté religieuse est complète.
Elle souligne en particulier l’intolérance croissante des communautés juives et musulmanes comme une source d’inquiétude.
Au Danemark et en Suède, un certain nombre d’incendies de Coran ont suscité des protestations dans plusieurs pays musulmans. Au Danemark, cela a conduit à l’adoption d’une loi controversée sur le Coran, qui rend illégale la profanation des écritures religieuses.
Le rapport ne critique pas directement les incendies de Coran en Suède, mais Ghaena écrit que le pays pourrait être confronté à plusieurs défis « face à l’émergence d’une société multiethnique et multireligieuse ».
Le ministre suédois de la justice, Gunnar Strömmer, a déclaré que le gouvernement examinait s’il existait une base juridique permettant d’interdire les brûlages de Coran pour des raisons de sécurité nationale.
« Le rapporteur note que nous avons une protection très large de la liberté d’expression, mais que cela ne signifie pas qu’elle est absolue et que les brûlages de corans peuvent être interdits dans certaines circonstances », déclare Strömmer.
Le gouvernement danois a présenté pour la première fois un projet de loi visant à interdire les brûlages de Coran en août de l’année dernière.
Le projet de loi a été présenté pour la première fois en septembre, puis dans une version révisée. Entre autres, une phrase sur le droit des artistes à ne pas traiter indûment les objets en question a été modifiée.
Il a également été souligné qu’il était uniquement interdit de traiter injustement les écrits et non les objets, comme le prévoyait initialement la loi.