La commission de l’environnement du Parlement européen a rejeté jeudi matin une proposition visant à supprimer une future loi sur la restauration de la nature.
La loi survit donc à ce qui aurait pu être un coup fatal.
C’est notamment le groupe conservateur du Parlement qui a souhaité l’abandon pur et simple de la loi.
Cependant, ils n’ont pas réussi à obtenir le soutien nécessaire.
44 membres de la commission ont voté en faveur du rejet de la loi, tandis que 44 ont voté contre. En cas d’égalité des voix, la proposition est rejetée. Une seule voix aurait donc pu changer le résultat.
La loi sur la restauration de la nature fait partie du paquet climat de l’UE. Elle vise à garantir qu’au moins 20 % de la nature européenne soit restaurée d’ici 2030.
Il s’agit d’un outil essentiel pour atteindre les objectifs de l’UE en matière de climat et de biodiversité, affirment les défenseurs de la loi.
Ses détracteurs, en revanche, soulignent que la loi pourrait nuire à l’agriculture, à la pêche et aux possibilités d’installation d’éoliennes, entre autres.
Parmi les partisans de la loi, on trouve Kira Marie Peter-Hansen, qui représente le SF au Parlement.
« Je suis tellement soulagée », dit-elle peu après le vote.
« Mais c’est aussi un sentiment doux-amer. Parce qu’il devrait être évident que nous devons protéger notre nature ».
Il arrive souvent que des motions de rejet de lois soient déposées à la fois dans les commissions et lors du vote de l’ensemble du Parlement.
Mais une motion de rejet émanant des conservateurs, le groupe le plus important du Parlement, est une rareté.
« Pour le groupe conservateur, cette loi est devenue le symbole de tout ce qui ne va pas avec les méchants et stupides fous du climat qui veulent faire quelque chose de bien pour la planète », explique Kira Marie Peter-Hansen.
L’organisation commerciale Dansk Industri estime qu’il est important que l’UE se concentre sur la restauration de la nature.
Mais en même temps, il doit y avoir de la place pour d’autres considérations, déclare Karin Klitgaard, responsable de la politique environnementale.
« Il s’agit d’un exercice d’équilibre auquel tous les pays de l’UE devront faire face au cours de la période à venir si le plan de restauration de la nature de l’UE devient une réalité. Il s’agit de l’équilibre entre la restauration de la nature et d’autres considérations sociales ».
« Par exemple, il faut trouver des solutions durables pour développer davantage d’énergies renouvelables en mer et sur terre sans détruire la nature en même temps. C’est un exercice d’équilibre difficile auquel nous n’avons pas encore de réponse », déclare Karin Klitgaard.
La loi sur la restauration de la nature devrait être votée par l’ensemble du Parlement en juillet. Si les élus parviennent à un accord, l’étape suivante sera la négociation avec les Etats membres.
Là aussi, des voix critiques se sont élevées, notamment celle du gouvernement danois, qui craint que la loi ne devienne un obstacle au développement des énergies renouvelables.