La Suède ne devrait pas compter sur la Turquie pour approuver la demande d’adhésion de la Suède à l’OTAN lors du sommet de l’OTAN qui se tiendra le mois prochain.
C’est ce qu’a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon l’agence de presse Anadolu.
Il fait référence au fait que le gouvernement suédois n’a pas pleinement appliqué sa législation sur le terrorisme et n’a pas mis fin aux activités des militants kurdes en Suède.
Le gouvernement turc « ne peut pas répondre positivement » au souhait de la Suède tant que des « terroristes » manifestent dans les rues de Stockholm. C’est ce que dit Erdogan dans l’avion qui le ramène chez lui après une visite en Azerbaïdjan.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN tiendront leur sommet annuel dans la capitale lituanienne, Vilnius, les 11 et 12 juillet.
Erdogan a fait ces remarques quelques heures avant que des représentants de la Suède, de la Finlande et de l’OTAN n’arrivent dans la capitale turque, Ankara, mercredi. Ils devaient y négocier à nouveau avec les responsables turcs l’adhésion de la Suède.
Les Etats-Unis et la plupart des pays de l’OTAN espéraient qu’Erdogan, après sa victoire à l’élection présidentielle du mois dernier, adoucirait son opposition à la Suède.
Mais cela ne s’est pas encore produit.
Les deux pays neutres que sont la Finlande et la Suède ont demandé à adhérer à l’OTAN après l’attaque de l’Ukraine par la Russie l’année dernière. Mais seule la Finlande a été admise à l’OTAN avec le soutien de la Turquie.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a également déclaré qu’il était opposé à l’adhésion de la Suède. Lui et Erdogan continuent d’entretenir des relations étroites avec le président russe Vladimir Poutine.
Pour devenir membre de l’alliance de défense, il faut l’accord de tous les pays de l’OTAN.
Thomas Thoren est le correspondant en Turquie de la chaîne suédoise sœur de DR, SVT. Il déclare que les commentaires d’Erdogan ce mercredi « brisent les attentes de la Suède et de l’OTAN, qui se sont accrues ces derniers temps ».
« Je pense qu’Erdogan veut montrer qui est au pouvoir. C’est lui qui prend la décision, et non (le secrétaire général de l’OTAN) Stoltenberg, la Suède ou qui que ce soit d’autre », déclare-t-il.
