Mise à jour le dimanche à 22:36
La police russe a arrêté 109 personnes dimanche pour avoir participé à des manifestations en faveur du leader de l’opposition emprisonné Alexei Navalny.
Les arrestations ont eu lieu dans la capitale Moscou et dans 22 autres villes.
C’est ce qu’indique un rapport de l’organisation OVD Info.
Les associés de M. Navalny avaient appelé à des manifestations de soutien en Russie et à l’étranger à l’occasion de son 47e anniversaire, dimanche.
Une femme a été arrêtée alors qu’elle se tenait à Moscou, vêtue d’un sweat à capuche portant le message « Vous n’êtes pas seul » et tenant un petit ballon noir avec les mots « Joyeux anniversaire ».
À Saint-Pétersbourg, une femme accompagnée d’un enfant a été arrêtée.
– Je suis contre la guerre et c’est pour cela qu’ils m’ont arrêtée avec mon enfant mineur, dit-elle, selon Reuters.
Des photos montrent d’autres manifestants arrêtés qui avaient fait des affiches avec des textes tels que « Félicitations Alexei » et « Liberté pour Navalny ».
L’équipe de Navalny affirme qu’il est maltraité dans la prison où il est détenu.
Dans un message publié sur les médias sociaux, il déclare lui-même qu’il s’est réveillé dans ce qu’il décrit comme une « cellule de punition ». Il ajoute que c’est la seizième fois qu’il est placé dans une telle cellule.
« Bien sûr, j’aimerais ne pas avoir à me réveiller dans cet enfer et pouvoir prendre le petit-déjeuner avec ma famille, recevoir des baisers sur la joue de la part de mes enfants et déballer des cadeaux », dit-il.
« Mais la vie est ainsi faite que le progrès social et un avenir meilleur ne peuvent être atteints que si un certain nombre de personnes sont prêtes à payer le prix pour avoir le droit d’avoir des convictions ».
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier, les autorités russes ont pris des mesures très sévères à l’encontre des détracteurs du président Vladimir Poutine.
La plupart des hommes politiques de l’opposition sont en prison ou ont fui le pays.
« Le jour viendra où dire la vérité et réclamer justice sera quelque chose d’ordinaire et non de dangereux en Russie », poursuit M. Navalny.
Il doit comparaître devant le tribunal mardi. Il est accusé d' »extrémisme » et risque, dans le pire des cas, jusqu’à 35 ans de prison, en plus des neuf ans qu’il purge déjà.
M. Navalny a qualifié les accusations portées contre lui de purement politiques et affirme que le président Vladimir Poutine et le reste du gouvernement moscovite veulent le maintenir en prison à vie.
Le leader de l’opposition a été arrêté à son retour en Russie en janvier 2021, après avoir été soigné en Allemagne pour un empoisonnement.